Les pieds en haut 2015: White Island, aux portes de l'enfer

Avant-hier matin, après avoir quitté nos amis Shana et Mark, nous nous dirigeons vers le Nord-Est.

Premier arrêt vers 10 h au bord du lac. Désert. Une petite heure de rando le long du lac Okataina. Au milieu des fougères arborescentes. Temps de repos sur la plage. Splendide. Mais vous n'en aurez pas de photos, comme vous n'aurez pas de photos de la marche sous les séquoias sempervirents du parc des Redwoods de Rotorua ni même de notre super soirée de la veille avec Shana et Mark ou de mon jacuzzi du matin, au beau milieu du jardin: j'ai perdu ma carte 32 GB le lendemain à Whakatane. Impossible de la retrouver après deux heures de recherches. A l'office du tourisme, dans un café, chez les Schonevelde?

Second arrêt vers midi dans une piscine d'eau chaude, à proximité du lac Rotoehu. Nous sommes les seuls clients. Un maori pure souche sort de sa caravane, nous reçoit et nous demande 3 NZ$ par personne, en ajoutant que l'eau est un peu chaude, 41°C. A ce prix, nous lui disons immédiatement "tope la" (ce qui, en maori, signifie "c'est d'accord, mon brave"; heureusement que nous nous sommes armés du dictionnaire français-maori). L'acclimatation thermique sera assez longue pour tous les deux! Mais une fois dans l'eau, un délice!

Whakatane, sur la Bay of Plenty. Littéralement, la Baie d'Abondance. Nos hôtes Servas, Vonnie et Bert Schonevelde nous accueillent. Vonnie est née en Australie, dans le Queensland: ses parents étaient fermiers à 150 km l'Ouest de Brisbane, mais sa famille est d'origine anglo-écossaise. Bert est né aux Pays-Bas, mais après le décès prématuré de sa mère, il a émigré en Nouvelle Zélande à l'âge de 9 ans, pour rejoindre son père parti un an auparavant. Occasion parfaite de tester mon néerlandais. Vonnie était enseignante. Bert également. Mais il était également pasteur à l'église presbytérienne depuis bien des années. Ce qui les a amenés à beaucoup voyager, notamment en Malaysie, où il a officié pendant 5 ans. Tous deux pleins d'humour! Nous avons beaucoup ri, pendant les deux soirées passées ensemble à discuter de maints sujets.

Mais hier matin, nous prenions le bateau pour aller visiter White Island. A 50 km au large de Whakatane. Une île. Ou plutôt un volcan-île. Actif. Mais suffisamment calme, du moins depuis quelques années, pour accueillir des visiteurs! En 1914, une mine de soufre installée sur l'île depuis 1985 était détruite par un glissement de terrain lors d'une éruption, tuant une douzaine d'employés. La dernière phase éruptive date de 2013. Notre guide nous a indiqué que, ces derniers temps, la chambre magmatique était remontée de 3000 à 1500 m sous la surface. Ceci pourrait pronostiquer le retour d'une phase éruptive à moyen terme.

Nous avons passé environ 3 h sur l'île, allant jusqu'à la rive du lac du cratère, un lac d'eaux sulfurées de couleur verdâtre mesurant 150 m de diamètre; et nous avons du respirer un bon moment avec le masque, les odeurs de soufre et de SO2 devenant vraiment gênantes. J'avais vu le Kilauea à Hawaï, et l'extraordinaire spectacle de la lave en fusion tombant dans la mer. White Island offre un spectacle différent. Tout aussi impressionnant! Impossible, là, de voir le lac de lave, caché derrière le lac d'eaux sulfurées. Mais les évents couverts de soufre cristallisé, les coulées de boues, les multicolores parois ravinées du cratère et les coulées basaltiques tombant dans le Pacifique sont autant de visions inoubliables.

Cerise sur le gâteau, lors du voyage aller, notre skipper a localisé un groupe de fous de bassan qui s'activaient sur l'océan et s'est dirigé vers eux: une fois sur place, nous avons eu droit au double ballet d'un groupe de dauphins sautant autour du bateau et des fous de bassin plongeant pour aller chercher leur nourriture. Pas facile à photographier, malheureusement.

En quelques minutes, la baigneuse a vaincu l'eau à 41°C