vendredi 30 janvier 2015

Napier, capitale de l'Art Déco (et du bon vin néo-zélandais)

Nous venons de quitter Napier, Marilyn et Maurice. 

Napier est une ville de 50 000 habitants, très proche de Hastings, autre ville de 50 000 habitants. Toutes deux situées au bord de la Hawkes Bay. Falaises au Nord, falaises au Sud. Plaine côtière au milieu. Les plus importants vergers de Nouvelle Zélande. En matière de vignobles, même si la région produit moins que celle de Marlborough, Hawkes Bay est la plus ancienne région viticole néo-zélandaise: à Mission Estate Winery, pendant que nous dégustions une cuvée d'un excellent syrah, Trevor, natif de ... Basingstoke, England, nous expliqua que les premières vignes furent plantées en 1851 par des maristes lyonnais.

Le 3 Février 1931, à 10h47, alors qu'un beau soleil régnait sur Napier, la région fut frappée par un très violent tremblement de terre, de magnitude 7.8 sur l'échelle de Richter. Le plus meurtrier de ceux enregistrés par la Nouvelle Zélande dans les temps modernes. Même si le nombre des victimes ne fut que de 256. Beaucoup des maisons en bois résistèrent remarquablement au séisme mais ce ne fut pas le cas des bâtiments en brique, qui furent pratiquement tous rasés, tant à Napier qu'à Hastings. Mais, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, ce désastre se révéla fournir la clé d'une extraordinaire renaissance de la ville.

Les habitants décidèrent en effet de reconstruire Napier dans le style Art Déco, qui triomphait en Europe à l'époque. Aujourd'hui, les magasins, bâtiments administratifs, hotels, ... du centre ville font de celui-ci un véritable musée. Et tous les ans, début Février, les habitants s'habillent à la mode 1930 pendant une semaine entière, pour commémorer le tremblement de terre et la renaissance de leur ville.

Marilyn et Maurice Ebbs furent, eux aussi, des hôtes Servas hors pair. Marilyn, qui a travaillé à l'accueil ("cellar door") dans plusieurs caves de Hawkes Bay, est toujours active comme professeur de danse. Maurice, qui exploitait un petit verger de pommes, abricots, pêches, ... a pris sa retraite mais enseigne encore la guitare et le chant irlandais. Quant à leur fille Carleen, en contrat à Londres avec l'English National Opera, elle se produisait en ce moment à l'Opéra de Wellington, après avoir été Susanna dans les Noces de Figaro, à l'Opéra de Napier. Nous avons passé deux très agréables soirées avec Marilyn (qui nous a cuisiné un délicieux gigot d'agneau), Maurice (qui nous a chanté de très beaux airs irlandais) mais aussi une jeune ingénieur coréenne et une jeune étudiante japonaise qu'ils logent à l'occasion de leurs stages d'anglais à Napier.

Ce matin, avant de quitter la ville, nous avons failli rester bloqués sur le petit parking du belvédère qui domine le port, car nombre d'habitants s'y étaient rendus pour voir le Voyager of the Seas, battant pavillon de la Royal Caribbean, l'un des plus gros bateaux de croisière du monde, faire son entrée dans le port de Napier, qui n'avait jamais accueilli un tel mastodonte.

Dans les rues de Napier


Façade art décor


Café art déco


La "nouvelle" cathédrale qui a remplacé l'ancienne, détruite par le tremblement de terre


Non, non, ce n'est pas Caroline promenant Audrey ...


Eglise désaffectée dans le faubourg d'Ahurir


Les bowling greens (les néo-zélandais jouent aux boules sur gazon) n'ont rien à envier à ceux du golf


Napier est un grand port exportateur de bois


Marilyn explique la Méthode Traditionnelle (champenoise) à Marie-Thérèse


Marilyn, Marie-Thérèse, Maurice,  Myo et Renata


Maurice chante l'Irlande


Carleen Ebbs interprète Susanna dans les Noces de Figaro


Les rangées tracées au cordeau de la Mission Estate Winery


Trevor, de Basingstoke, England


L'orage menace sur Hawkes Bay (vue prise du Te Mata Peak)



Le port de Napier vu du Belvédère d'Hospital Hill


Le Voyager of the Seas va faire escale



Castlepoint, sur la -- sauvage -- côte pacifique

C'était avant-hier. Nous avions dormi dans un bed & breakfast à Martinborough, 150 km au nord-est de Wellington. Région viticole. Avant de prendre la direction de Napier, au nord, nous avons roulé vers l'est, pour inspecter la côte pacifique à la hauteur de Castlepoint, un petit village balnéaire un peu perdu. Perdu, mais spectaculaire. Une côte relativement découpée, que nous avons découverte alors que la mer était vraiment calme. Presque pas de vent. Pas le moindre mouton à l'horizon. Et pourtant, de belles vagues, de beaux embruns, de beaux brisants. Qu'est ce que ça doit être quand le vent souffle!

Le phare de Castlepoint


Le "castle" de Castlepoint, un rocher de 150 m de haut qui ressemble un peu au ... Half Dome!


Embruns


Non, non, je n'ai pas surfé à Castlepoint


mardi 27 janvier 2015

Dans les marais près du lac Wairarapa

Nous avons donc quitté à regrets Wellington et nos amis Patricia (Trish pour les intimes) et Kelly. Direction Napier, que nous atteindrons demain soir. Mais nous faisons entre temps étape à Martinborough, dans une nouvelle région viticole. Non sans avoir passé l'après midi autour du lac Wairarapa et des marécages qui l'entourent. Pas le moindre véhicule de tourisme à l'horizon. Nos seuls interlocuteurs: quelques poules d'eau, quatre dignes cygnes noirs (ben oui, quoi, un cygne c'est toujours digne!), un héron, et beaucoup de canards!

Cette région est l'une des premières investies par les Maoris lors de leur arrivée en Nouvelle Zélande, il y a environ 800 ans. Ils y vécurent, essentiellement des produits de la pêche, pendant des siècles. Jusqu'à ce que les premiers colons écossais arrivent, dans les années 1840, et essaient bien sûr d'y implanter l'élevage des ovins, en s'efforçant d'assécher les zones inondées, portant évidemment un coup fatal aux pêcheries des indigènes maoris. La Couronne britannique régla le problème, en 1896, en confisquant la propriété des lacs, qui seule était encore en possession des Maoris. C'est l'objet du traité de Waitangi. 

... "c'est un autobus bleu, adossé à la colline, on y vient à pied, on ne frappe pas, ceux qui le conduisent ont jeté la clé" ...


Paysage de sécheresse, sur les bords du lac Wairarapa


Affaire à saisir


Dans les Wetlands de la Matthews Wildlife Reserve


Voila qui aurait sans doute inspiré Piotr Ilitch ...

  
Maison dans le vignoble, à Martinborough


Deux charmants petits cochons


A gauche, notre Nissan de location; à droite, l'Aston Martin Vantage S d'un viticulteur 


lundi 26 janvier 2015

Wellington

Wellington, troisième ville de Nouvelle Zélande avec une population d'environ 500 000 habitants, en est en fait la capitale. Grand port très abrité dans une superbe rade naturelle, la ville est bâtie sur plusieurs failles sismiques et est en principe "préparée" pour le "Big One", bien que Christchurch, qui n'était pas construite sur une faille bien identifiée, ait pour l'instant beaucoup plus souffert que Wellington!

Nous sommes accueillis par Patricia et Kelly, nos deux hôtes Servas. Kelly est consultant en analyses statistiques. Patricia est conseil en management. Charmants. Très sportifs. Kelly nous quitte peu après notre arrivée sur sa Wilier Triestina hyper-légère tout Campagnolo pour sa virée cycliste du soir avec les "copains". Avec Patricia, nous allons promener les deux chiennes sur le Mont Victoria, qui domine le port. Très belle vue, très bel éclairage au soleil couchant.

Afin d'économiser les adjectifs, disons que Wellington est un savant mélange de Toulon, pour l'aspect portuaire, de Hong Kong pour sa rade naturelle, et de San Francisco, pour l'aspect architecture 1900 - 1930. Le mieux est de se référer aux quelques photos ci-dessous (qui seront complétées lors de la visite de la ville prévue pour dans quelques minutes!).

Au dîner, cuisiné par Kelly de retour de ses quarante km, discussion à bâtons rompus sur l'économie, le tourisme (nos amis ont eux-aussi sillonné le monde et s'apprêtent à partir en Chine),  l'histoire (notamment la séparation des deux Savoies), l'informatique (Patricia n'aime pas beaucoup Facebook) et bien sûr le pinot noir et le sauvignon blanc ...

Deuxième jour: Patricia et Kelly habitent à deux pas du centre de Wellington. Nous partons donc à pied pour le Te Papa Tongarewa, le plus beau musée de Nouvelle Zélande, du moins c'est ce qu'affirme notre guide, inauguré en 1998. Bâtiment grandiose, exposition d'art maori superbe, salles passionnantes consacrées à la sismologie, à la vulcanologie, mais déception pour l'expo temporaire T-rex pourtant annoncée à grands renforts de publicité (attention, Hippolyte, il te faudra faire un sans fautes aux questions qui accompagnent les photos ci-dessous). Nous poursuivons le long du "vieux" port, qui alterne parcs de loisirs, bâtiments de capitainerie rénovés et réaffectés, musées, ... Proche de ce que l'on fait de mieux en matière urbanistique moderne. La vieille église Saint-Paul, fort belle église en bois. Le quartier -- étonnamment ouvert aux touristes - du Parlement et des Ministères (Wellington est la capitale du pays). Ca fait 6 heures qu'on marche. Les pieds commencent à fatiguer. On les repose quelques minutes dans le cable-car (une copie de la ficelle de Fourvière, à moins que ce ne soit l'inverse). Et il faut retraverser toute la ville, faire les courses au New World car c'est Marie-Thérèse qui cuisine le dîner. Parcourir les quelques centaines de mètres qui nous séparent de Brougham St. Je m'écroule à l'arrivée.

Pendant que Marie-Thérèse s'active aux fourneaux, Patricia nous affine tout l'itinéraire de l'Ile Nord. Merci, Trish!

Kelly, prêt à enfourcher sa bicyclette


Wellington présente beaucoup de similitudes avec San Francisco


Maisons adossées au Mont Victoria



Vue sur le port


Une rencontre inattendue!


Te Papa Tongarewa, le plus beau musée de Nouvelle Zélande?


Hippolyte, cet animal fait-il partie de la famille des maniraptors ou des tyrannosauridés


Hippolyte, cet animal est-il un vélociraptor ou un deinonichosaure?


Hippolyte, cet animal mange-t-il une glace à la cerise, à la framboise ou au boisenberry?


L'un des bâtiments de l'ancienne capitainerie


On n'aura pas su ce que ces installations représentent!


L'église Saint-Paul ...


... et son superbe intérieur en bois


Le Parlement et le Palais du Gouvernement


La gare d'arrivée du cable car domine la ville


Trish (Patricia) travaille le patron de sa future robe, avant d'affiner notre itinéraire de l'Ile du Nord


Kelly explique à Marie-Thérèse les détails de la rénovation de leur maison en 2002


70 Brougham St, une très jolie et très agréable demeure


Une corde à noeuds, mais deux chiennes (Nutmeg et Cocoa)



Facile, le détroit de Cook

Le détroit de Cook est donc cette étroite bande de mer, reliant en fait la Mer de Tasmanie, à l'Ouest des deux îles constitutives de la Nouvelle Zélande, à l'Océan Pacifique, à l'Est. Ce détroit mesure environ 25km de large à l'endroit le plus étroit. Sa caractéristique principale est que c'est un endroit des plus ventés, en plein quarantièmes rugissants, qui subit en moyenne plus de 20 tempêtes par an, et qu'il est parcouru par un très fort courant. Au 19ème siècle, on n'y comptait plus les naufrages. Cook, lui même, a failli s'y échouer. Et aujourd'hui, malgré les technologies de stabilisation des navires, la traversée en ferry, qui dure trois heures dont une petite moitié en haute mer, reste encore assez mouvementée, 2 jours sur 3. Hier, pour nous, calme plat. L'anticyclone est parfaitement établi, encore pour quelques jours, les demi-pilules de Sea Legs se sont à nouveau révélées inutiles!

Le Kaitaki (que nous allons prendre), à droite, croise l'Aratere, dans le Queen Charlotte Sound


L'Ile du Sud n'est bientôt plus qu'un lointain souvenir